Pellin, la mobylette roannaiseMarc-Antoine Pellin, qui défie le Partizan Belgrade avec Roanne ce soir en Euroligue pour un match capital dans la perspective du Top 16, est devenu l'un des meilleurs meneurs du basket français. Déjà précieux en défense, le meilleur passeur de l'Euroligue a passé un nouveau palier en attaque.Roanne est à un tournant de sa saison. Son match face au Partizan Belgrade décidera de la suite de son aventure en Euroligue. En cas de défaite, les Roannais pourront se sans doute définitivement se concentrer sur la Pro A. En cas de victoire, ils seront installés dans les cinq premiers de leur groupe et provisoirement dans la position d'un qualifié pour le Top 16. En clair, un grand rendez-vous s'annonce. Pour passer ce cap, Jean-Denys Choulet comptera comme d'habitude sur Marc Salyers, le meilleur marqueur de l'Euroligue. Mais aussi sur un lutin d'1m70 du nom de Marc-Antoine Pellin.
Depuis trois ans, le meneur s'est fait une belle place au sein de l'effectif roannais. La saison passée, il était l'un des éléments clefs du succès choriste en championnat de
France. Aux côtés du "Big Three" Spencer-Salyers-Harper, il s'était imposé comme l'un des chaînons indispensables de la belle mécanique inventée par Choulet. C'était l'organisateur, le défenseur, celui qui donnait le lien à l'équipe. Si ses statistiques ne le montraient pas toujours, son impact était pourtant bien réel. Jusqu'à devenir l'un des meilleurs meneurs de Pro A. Lors de la Semaine des As,
Claude Bergeaud n'a d'ailleurs pas hésité à parler de lui pour l'équipe de France.
Un joueur hors normeA l'aube de cette saison, il était donc attendu au tournant. Surtout après les départs de Dee Spencer et Aaron Harper. Et il ne déçoit pas. Notamment en attaque. En Pro A, il a presque doublé sa moyenne de points par match (4.6 à 7.2).
"Il fait un très bon début de saison, et je pense qu'il peut aller très très loin. Cette année, il a pris une autre dimension encore en alimentant la marque de façon plus régulière", se réjouit Choulet. Mais c'est surtout en Euroligue qu'il impressionne.
Dans une compétition qu'il découvre, le médaillé de Bronze au Championnat d'Europe Juniors en 2004 n'a pas mis longtemps pour s'adapter à la nouvelle donne. Après huit matches, il est tout simplement le meilleur passeur de la compétition avec 5.6 caviars offerts en moyenne par match avec une pointe à 13 contre la Roma. "
J'avais vu certains matches à la télé mais je ne connaissais pas le niveau, explique-t-il pourtant au micro d'Eurosport 2.
J'ai eu besoin de deux ou trois matches pour trouver mon rythme"."Les gens ne me voient pas"Malgré ses 20 ans, il garde les pieds sur terre. Son statut honorifique de meilleur passeur ne le tracasse pas plus que cela. "
Je n'y apporte pas un grand intérêt, annonce-t-il.
Je joue mon jeu. J'essaye juste d'apporter ce qu'il manque à l'équipe. De faire jouer mes coéquipiers le mieux possible." Humblement, il a même une explication étonnante sur sa réussite.
"Comme je suis petit, les gens ne me voient pas tout le temps, avance-t-il
. C'est un plus pour moi pour les interceptions."C'est pourtant un joueur hors norme. Et pas seulement parce qu'il est le plus petit joueur de l'Euroligue. Sa condition physique exceptionnelle lui permet désormais de briller en attaque et d'imposer un pressing constant sur les meneurs adverses. Onzième intercepteur de la compétition (1.88 de moyenne par match), "Marco" a clairement passé un nouveau cap. Et fait mentir les préjugés : Non, il n'y a pas que des Américains à Roanne. Il y a aussi un petit meneur qui pourrait bien être l'élément clef du match à Belgrade...